1.13.2010

exposition à Image/Imatge


La série L'Estran, exposée pour la première fois à image/imatge à Orthez, ainsi qu'à la Médiathèque Jean-Louis Curtis.

Exposition du 22 janvier au 20 mars 2010

Vernissage jeudi 21 janvier, à partir de 18 heures à la Médiathèque et à partir de 19 heures à image/imatge.




ESTRAN : n. m. XIIe siècle, estrande, du vieil anglais strand, «grève» ; XVe siècle, stranghe, du moyen néerlandais strang, de même sens et de même origine germanique. Partie du littoral comprise entre les laisses de haute et de basse mer, périodiquement recouverte par la marée.


Lorsque j’arrive en résidence à Abbadia, je suis à la fois émerveillée et décontenancée par la force d’évasion que suscitent les lieux.
Au détour d’un sentier sinueux s’offre au regard le spectacle captivant des flots déchaînés, les vagues en rouleaux grondent et laissent entendre un bruit de fond continu rythmant la vie qui se déroule ici.

En haut de ce promontoire impressionnant, aux allures de peinture de l’ère romantique, d’où les personnages de Friedrich semblent s’extraire, se dresse un château sorti de l’imagination de l’érudit Antoine d’Abbadie. Cet explorateur, astronome, homme de sciences et de lettres, fait ériger cet édifice à partir de 1864, sa réalisation est confiée à l’architecte Viollet-le-Duc.
Après avoir franchi le seuil de la demeure, on croit basculer dans un monde fantastique, des chimères ornent les murs et les meubles, des devises peintes ou gravées nous guettent dans chaque pièce, et donnent une teinte supplémentaire aux couleurs saturées qui habillent les murs.
Ici, rien n’est laissé au hasard, chaque objet paraît avoir un sens et sa place semble immuable. En faisant des recherches sur ce personnage fascinant, sorte de savant avec un penchant alchimiste, je m’attarde sur un second, celui de son épouse, qui elle, donne peu d’indication...
Quelques rumeurs, laissent supposer que la jeune femme, prénommée Virginie, la muse des astronomes, était un peu fantasque... On dit qu’elle battait la lande vêtue d’une robe ecclésiastique, un perroquet déplumé perché sur son épaule...
Je vois dans ce personnage étrange, une sorte d’amorce, un exorde à l’histoire que je commence à me raconter...

Désormais, je suis Madame Muir, à la recherche de son fantôme, et comme dans le film de Manckiewicz, c’est cette présence fantomatique qui peu à peu commence à prendre les rênes du récit...
La photographie devient pour moi le lieu de passage, le miroir sur cette inquiétante étrangeté.
C’est une véritable prosopopée qui se met en place, et entre les images où l'apparition est comme un songe, a lieu la rencontre du revenant et de son double. Comme une supériorité mélancolique du rêve sur la réalité...

Marie Maurel de Maillé

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